Malgré les progrès scientifiques dans la détection des agents infectieux, le risque de transmission de pathogènes lors de transfusions sanguines est toujours possible. La transfusion sanguine ne sera jamais sûre à 100%.
Risque de transmission de virus
Les virus de l'Hépatite B (VHB), de l'Hépatite C (VHC), du Sida (HIV) et le virus T-lymphotropique humain (HTLV) sont les virus transfusionnels majeurs qui sont dépistés par le laboratoire de Qualification Biologique du Don (QBD).
Mais d'autres virus, dès lors qu'ils sont présents dans le sang, peuvent être transmis au patient par la transfusion sanguine comme le virus de l'Hépatite A, le virus de l'Hépatite E ... Ces virus ne sont pas testés lors de la qualification des dons de sang du fait de sa faible prévalence ou des faibles symptômes qu'ils peuvent provoquer chez le receveur.
Malgré la mise en place du Dépistage Génomique Viral (DGV), le risque de transmission du VIH est toujours possible du fait, outre la fenêtre sérologique, de la variabilité génétique des VIH. Les analyses actuelles détectent exclusivement le VIH-I, le plus répandu. Les VIH-2 et les VIH-1 provenant d'Afrique Centrale (groupe O) comme le Cameroun ne sont actuellement pas détectables par les tests commercialisés.
Risque de transmission de bactéries
Les bactéries circulant dans le sang du donneur vont être transmises lors de la transfusion comme Escherichia coli, Bacillus cereus, Staphylococcus epidermidis, Klebsiella oxytoca. La prévention principale de ces bactéries repose sur l'entretien préalable des donneurs de sang afin de s'assurer qu'aucune contamination récente n'a atteint le donneur.
Risque de transmission de parasites
Plusieurs parasites peuvent être transmis lors des transfusions sanguines, notamment le Plasmodium falciparum (Paludisme) et T. Cruzi (maladie de Chagas).
La transmission du paludisme lors de transfusions sanguines est un risque en France du fait de l'importance de l'immigration africaine ou en provenance du Sud-Est asiatique. Le Plasmodium falciparum est le parasite le plus dangereux, car il survit dans les globules rouges conservés à 4°C.
Risque de transmission d'agents émergents
Parmi les agents pathogènes émergents, la France est essentiellement concernée dans les départements d'outre-mers par l'infection à West Nile Virus (WNV), la maladie de Chagas ou la Dengue.
L'infection à chikungunya est également un risque lors des transfusions, notamment sur l'Ile de la Réunion, qui conduit à une politique spécifique de sécurisation des produits sanguins labiles par l'Etablissement Français du sang ces dernières années.
Risque de transmission d'agents non conventionnels
Les transfusions sanguines peuvent aussi transmettre des agents transmissibles non conventionnels (ATNC), également dénommés prions. Les prions entrainent une dégénéréscence du système nerveux central : maladie de Creutzfeldt-Jakob, le Kuru, le syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker et exceptionnellement, l'«insomnie fatale familiale».
Afin de prévenir la transmission des ATNC, les scientifiques ont précisé des contre-indications au don de sang pour les personnes ayant pu être exposées à ces agents infectieux.
Risque de transmission d'agents inconnus
La transfusion de produits sanguins labiles peut aussi apporter des agents pathogènes encore inconnus. Ce risque est réel et conduit à réaliser des contre-indications selon les suspicions de la science sur des maladies qui viennent d'apparaître afin de limiter le risque de contamination par la transfusion sanguine.