La Qualification Biologique du Don (QBD) vise plusieurs objectifs :
- Assurer la sécurité du receveur vis à vis des risques liés à la compatibilité immuno-hématologique et aux maladies transmissibles par le sang
- Participer à l’information du donneur lorsque des anomalies ou des particularités sont mises en évidence à l’occasion de ses analyses
- Réaliser des enquêtes sur les résultats anormaux de donneurs
- Participer au moyen des résultats biologiques recueillis à des missions de santé publique (épidémiologie)
Assurer la sécurité du receveur
Le laboratoire de QBD réalise sur les échantillons, plusieurs analyses. Il est divisé en 3 secteurs :
- Le laboratoire de sérologie virale (Maladie transmissible (MT))
- Le laboratoire de Diagnostic génomique viral (DGV)
- Le laboratoire d'immuno-hématologie donneur (IHD)
Le laboratoire de sérologie a pour but de rechercher les anticorps produits par le donneur à la suite du contact d'un agent pathogène (VIH-1 & 2, VHC, VHB, HTLV I+II, syphilis, Paludisme, Chagas) et les anticorps anti-HBs. Ces anticorps sont recherchés par des tests immunoenzymatiques (ELISA, IF, Western-Blot, EIA ...).
Le laboratoire DGV recherche l'ARN des virus VIH-1, l'ARN du VHC et l'ADN par VHB par biologie moléculaire. Des analyses sont également réalisées afin de rechercher l'antigène HBs. Toutes ces analyses sont complémentaires à la recherche des anticorps. Le DGV permet de diminuer la fenêtre sérologique pour le VIH de 50% (la fenêtre passe de 22 jours pour un test sérique à 11 jours), le VHC de 90% (la fenêtre sérologique passe de 58 jours à 9 jours) et le VHB de 45% (la fenêtre sérologique passe de 50 jours à 25 jours). La diminution de la fenêtre sérologique a une grande importance, car elle permet d'augmenter la sécurité des transfusions sanguines.
Le laboratoire IHD détermine les groupages sanguins et le phénotype Rh Kell des donneurs et réalise la recherche des anticorps anti-érythrocytaires (RAE), des hémolysines et l'hémoglobine.
Tous ces laboratoires travaillent en simultané, afin d'obtenir les résultats dans les 24 heures, et ainsi qualifier les produits sanguins labiles pouvant être transfusés. Avec la préparation, ils constituent la deuxième étape de sécurisation de la transfusion sanguine après le prélèvement en collecte. Ils permettent donc de garantir l'absence de maladies transmissibles par la transfusion et connues à ce jour (dans la limite de détection des tests).
Participer à l'information du donneur
Lorsqu'une anomalie est détectée lors du don, le donneur en est aussitôt informé par une convocation, afin d'être prévenu par un médecin de son résultat anormal. Dans le même temps, tous les produits issus de son don sont détruits, et une enquête est réalisée sur les dons antérieurs.
Réalisation d'enquêtes
Lorsqu'une anomalie est détectée lors du don, une enquête est réalisée chez les receveurs des produits issus des dons antérieurs du donneur concerné. En effet, lorsque le donneur présente une sérologie positive, les receveurs des précédents dons sont contactés, afin de vérifier s'ils ont contracté le virus détecté chez le donneur. Cette étape est délicate et se réalise avec l'aide de la cellule médico-juridique de l'Etablissement Français du Sang, dans le cas où il y aurait une indemnisation.
Missions de santé publique
Les résultats de tous les examens réalisés sur les donneurs sont analysés et sont une source de données très importante pour la santé publique. Ils permettent, par exemple, de voir si le nombre de maladies virales dans les dons est en augmentation ou en diminution.
La sérothéque issue de l'ensemble des donneurs peut également être utilisée dans le cadre de la recherche scientique ou lors d'étude épidémiologique.