Qualification et préparation

Objectifs de la préparation

Le service de préparation des Produits Sanguins Labiles (PSL) travaille simultanément avec le laboratoire de Qualification Biologique du Don (QBD), afin de permettre une mise à disposition des PSL le plus rapidement possible aux établissements de soins. Il se situe en aval du prélèvement et en amont de la distribution et de la délivrance des PSL.

La préparation des produits sanguins a été mise en place dans les années 1970, afin de séparer les différents constituants du sang (globules rouges, plasma et plaquettes), pour augmenter l'efficacité thérapeutique en ne transfusant que les constituants nécessaires à la pathologie du patient, et ainsi réduire les effets indésirables des transfusions. Avant la mise en place du service de préparation, la totalité des composants du sang était transfusée en même temps. Il s'agissait de transfusion de sang total.

Les évolutions scientifiques ont permis d'adapter et de créer de nouvelles techniques ayant permis de réduire le risque pour le receveur et de diminuer les effets indésirables des transfusions (déleucocytation, viro-attenuation ...).

Avant tout traitement sur les produits sanguins issus des dons, les constituants du sang (hématies, plaquettes et plasma) vont être séparés. Cette séparation peut être, soit réalisée par le service de préparation à partir des dons de sang total, soit réalisée au moment du prélèvement lors des collectes de sang par des automates d'aphérèse. Ces aphérèses réalisent la séparation des constituants lors du don.Les prélèvements par aphérèse sont essentiellement utilisés pour les dons de plaquettes ou de plasma. L'inconvénient est que le temps de prélèvement est plus long.

 

Conservation du sang total avant séparation


Le sang, après son prélèvement, doit être conservé dans des conditions spécifiques, du lieu de la collecte de don du sang jusqu'au service de préparation. 

La conservation des produits sanguins doit garantir l'efficacité thérapeutique pour le malade et réduire les risques bactériens. Pour cela, les dons de sang sont maintenus entre 18°C et 24°C lorsqu'ils sont acheminés en moins de 24h. Cette température permet de conserver la flexibilité des globules rouges, ce qui évitera leur détérioration lors de la déleucocytation, d'éviter l'altération des plaquettes et permettra de diminuer le risque bactérien, car les phagocytes du donneur de sang seront toujours actifs pour détruire les germes éventuels dans la poche.

Malheureusement, à cette température, le niveau de 2-3 DPG qui permet le transfert d'oxygène des hématies diminue plus rapidement qu'à 4°C, comme l'ATP qui permet de maintenir l'intégrité membranaire des globules rouges.

Lorsque les produits sont traités par le service de préparation dans les 24 heures, l'intérêt de la conservation des produits de 18°C à 24°C prend le pas sur la conservation à 4°C. Par contre, lorsque le transport dépasse 24h, il est préférable de conserver les produits de 2°C à 6°C, afin de ne pas avoir un niveau de 2-3 DPG trop faible et une diminution trop importante de l'intégrité membranaire des globules rouges, ce qui diminuerait l'efficacité thérapeutique.

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Conservation des plaquettes et des plasmas issus d'aphérèse


La conservation des plaquettes après le don par aphérèse ne pose pas de problème, car les produits seront conservés de 18°C à 24°C jusqu'à leur transfusion, cette température évitant l'altération des plaquettes. Ces concentrés de plaquettes devront également être maintenus à légère agitation, pour éviter que les plaquettes adhèrent entre elles.

La conservation du plasma se fait également entre 18°C et 24°C. A cette température, comme à 4°C, les facteurs de coagulation diminuent. Seule la surcongélation des produits permettra de maintenir les facteurs de coagulation. Ainsi, ces produits doivent être surcongelés rapidement par le service de préparation.

Malheureusement, entre 18°C et 24°C, les germes éventuellement présents dans les poches se multiplient très rapidement. Afin de limiter ce risque, l'entretien médical pré-don devra écarter les donneurs ayant eu une pathologie récente.