Une étude publiée dans la revue Human Molecular Genetics par une équipe de recherche de l'Université Laval et de Héma-Québec, suggère qu'il serait possible de produire in vitro des globules rouges compatibles avec tous les groupes sanguins désirés.
La compatibilité du sang dépend de molécules antigéniques qui se trouvent à la surface des globules rouges. On connaît bien le système d’antigènes A, B et O ainsi que celui du facteur Rhésus (Rh), d’où sont dérivés les 8 grands groupes sanguins. Mais il existe au moins 45 autres systèmes d’antigènes.
Grâce à l’outil d’édition génomique CRISPR-Cas, une équipe de recherche démontre qu’il est possible d’éliminer certains antigènes de la surface des globules rouges.
Les membres de l’équipe de recherche ont utilisé des cellules précurseures de globules rouges provenant de donneurs Rh et de donneurs A. À l’aide de CRISPR-Cas, ils ont inactivé des gènes essentiels à la production des antigènes associés à ces groupes sanguins.
Cette preuve de concept laisse entrevoir la possibilité de produire du sang « sur mesure », qui pourrait être transfusé à des personnes ayant des groupes sanguins rares ou devant fréquemment recevoir des transfusions sanguines, une situation qui les place à risque pour des réactions immunitaires.
Maintenant que l’équipe de recherche a démontré qu’il est possible de produire des lignées de globules rouges adaptés à des besoins particuliers, son prochain défi consiste à trouver une façon de produire ces globules rouges modifiés en quantité suffisante pour procéder à des transfusions.