Les recherches, co-conduites par l’EFS de Marseille, le CNRS et Aix Marseille Université, ont réuni des paléoanthropologues, des généticiens et des hématologues, afin d'étudier les groupes sanguins d'une Dénisovienne et de trois Néandertaliennes.
Ces recherches ont fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique PLOS One le 28 juillet dernier. L'objectif de l’article a été d’identifier le polymorphisme d’une partie des systèmes de groupes sanguins érythroïdes chez les Néandertaliens et les Dénisovans, afin d'apporter un regard complémentaire sur l'histoire évolutive de la lignée humaine.
Sur la quarantaine de systèmes qui déterminent les groupes sanguins, les chercheurs se sont concentrés sur sept d'entre eux, dont les systèmes ABO et Rhésus. Les résultats des groupes ABO ont mis en évidence la même répartition qu'actuellement, alors que les scientifiques pensaient que les Néandertal étaient tous de groupe O.
En ce qui concerne le système Rhésus, les Néandertaliens présentent une combinaison unique, jamais rencontrée chez les humains modernes, à part chez un aborigène australien et un indigène papou. Peut-être les lointains descendants d’un métissage entre néandertaliens et humains modernes avant la migration de ces derniers vers l'Asie du Sud-Est ?
Enfin, cette étude consolide l'hypothèse selon laquelle une faible diversité génétique et un faible succès reproductif ont contribué à la disparition finale des Néandertaliens. En effet, les résultats d'analyse ont mis en évidence la faible diversité génétique de cette lignée humaine et pointent la présence possible d'une maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né, réduisant les naissances.
Cette étude confirme donc l'origine africaine des Néandertaliens et des Dénisoviens et révèlent un nouvel indice dans la disparition de Néandertal.