Suite à l'ouverture du plasma SD aux entreprises privées et aux différents projets de loi du gouvernement, les quatre syndicats, CFDT, FO, CGT et CFE-CFC de l'Etablissement Français du Sang (EFS), ont déposé un préavis de grève pour demain, 27 janvier.
Les syndicats et le personnel de l'EFS protestent, dans un premier temps, contre la fin du monopole dans la production de plasmas thérapeutiques par l’Établissement français du sang (EFS) et les répercussions attendues en terme d’emploi. Un grand rassemblement est prévu le 27 janvier à 13 heures devant le ministère de la Santé, où sera remise une pétition, signée par plus de 23 000 personnes contre la marchandisation des produits sanguins, et pour « obtenir des réponses et des engagements pour l’avenir de l’EFS et des emplois ».
Selon les syndicats, la situation de l'EFS est très inquiétante et entre 500 et 1 200 emplois seraient supprimés en 2016. Des sites de prélèvements seront fermés, d’autre seront mis sous surveillance. Les syndicats s'inquiétent également des actions du laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB) qui souhaiterait réaliser des prélèvements de plasmas en France, dont le monopole est détenu par l'EFS.
« Si ce laboratoire obtient le droit de prélever, n’importe quelle société au moins européenne pourra exiger le même droit, c’est tout notre modèle économique qui sera ébranlé », craint le délégué FO. «La loi Macron prévoit d’ouvrir le capital de cette société anonyme --mais 100% Etat-- à des capitaux privés, donc il y a une ouverture sur l’industrie pharmaceutique très avancée», renchérit Régine Basty, déléguée centrale CFDT. Mme Basty évoque «un risque de remise en cause de l’éthique du don bénévole, gratuit et anonyme».
Un audit de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale des services (IGS) a été demandé par la ministre de la Santé et les inspecteurs s’interrogent sur la possibilité du don indemnisé ou rémunéré, d'après les syndicats.