Afin d'augmenter le nombre de dons du sang au Bénin, le père Bruno Hounkonnou, religieux camillien, a décidé de s'engager dans la mobilisation du don de sang au profit de l'Agence nationale de transfusion sanguine (ANTS).
Au Bénin, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 40% des décès maternels sont dus à une hémorragie. À cela s’ajoute chaque été, une hausse du taux de mortalité infantile causée par l’anémie.
Pourtant, dans le pays, moins de 5% de la population fait régulièrement de don de sang. La situation donne à réfléchir au père Bruno. « Comment se fait-il qu’au Bénin, nous ne soyons pas nombreux à faire de don de sang ? », s’interroge-t-il. Pour lui, la cause principale est l’ignorance de l’enjeu du don de sang.
Alors que, de 2012 à 2017, où le père Bruno Hounkonnou se lançait dans la sensibilisation de la population, l’hôpital "La Croix" de Zinvié n’avait pu mobiliser, en cinq ans, que 343 poches de sang. Depuis 2017, il intensifie les campagnes de dons de sang à travers les villes, les villages, les paroisses et les congrégations.
Chaque année, le nombre de dons du sang continue d'augmenter, jusqu'à atteindre « 3 397 poches en 2023, grâce à 102 sorties de collecte sur 65 sites ou villages dans les communes de Cotonou, Abomey-Calavi, Ouidah, Allada et Zè », s’émerveille le père Bruno. Marque de son engagement, il a été élu vice-président de l’Association des donneurs de sang bénévoles du Bénin (Adsbb) des départements de l’Atlantique et du Littoral.
Si le père Hounkonnou reconnaît que de plus en plus « la population comprend l’intérêt du don de sang », ce qui se traduit par l’enregistrement de nouveaux donneurs dans les villages et villes qu’il parcourt, il se désole que certains citoyens continuent à remettre en cause la sécurisation des poches de sang collectées par l’Ants, créant ainsi une démobilisation de certains potentiels donneurs.