Une étude préliminaire chinoise avait fait la constatation que les patients de groupe O étaient moins touchés par le coronavirus que les patients des autres groupes sanguins, mais sans analyse complémentaire afin de comprendre les raisons de cette différence.
Dans cette étude chinoise, les scientifiques ont étudié les groupes sanguins de 1775 malades du Covid-19 hospitalisés à Wuhan. Ils ont constaté que 38% des patients étaient de groupe A (contre 32% dans la population normale), 26% de groupe B (contre 25%), 10% du groupe AB (contre 9%) et 26% du groupe O (contre 34%).
"Il y a peu de preuves pour étayer l'affirmation selon laquelle il n'y aurait pas plus qu'une corrélation fortuite entre le groupe sanguin ABO et la susceptibilité à contracter le Covid-19", réagit sur Science Media Centre le Dr Sakthi Vaiyapuri, professeur associé en pharmacologie cardiovasculaire au Royaume-Uni.
Première précaution à avoir en lisant cette étude : elle est en prépublication, ce qui signifie qu'elle n'a pas subi la relecture par d'autres scientifiques – ce qu'on appelle "peer-review" – pour confirmer sa qualité. De plus, même si l'on part du principe que ces travaux sont fiables, ils ne constituent pas une preuve que les groupes sanguins ont vraiment un rôle dans l'infection.
« Ces conclusions chinoises sont intéressantes. Elles s’inspirent d’études sur le SRAS, qui montraient déjà un lien entre le groupe sanguin (système ABO) et la résistance au virus», explique Heidrun Andreu-Ullrich, responsable de Transfusion interrégionale CRS pour la Suisse romande
Des études complémentaires sont en cours afin de confirmer ou d'infirmer ces constatations, mais surtout, de comprendre l'influence éventuelle des groupes sanguins sur le virus. Pour rappel, les groupes sanguins sont associés à la présence d'anticorps anti-A et/ou anti-B selon les groupes.