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Evolution des groupes sanguins des Hommes

photo de globules rouges

L'analyse des groupes sanguins des premiers Homo sapiens d'Eurasie montre qu'ils ont acquis une nouvelle palette de groupes sanguins juste après leur sortie d'Afrique il y a 60 000 ans, contrastant avec celle des Néandertaliens.

Homo sapiens a connu une diversification intense après sa sortie d’Afrique, il y a 60 000 ans, avec des groupes sanguins que ne possèdent pas les Néandertaliens. Ces derniers ont notamment conservé les mêmes groupes sanguins ancestraux pendant 80 000 ans ! Les deux lignées présentent donc des profils sanguins totalement distincts.

Cette diversification génétique se serait produite entre 60 000 et 45 000 ans. Une étude récente a montré que le plateau perse serait la région d’incubation des cultures archéologiques et des lignées génétiques des premiers Homo sapiens.

Avant de conquérir l’Eurasie, Homo sapiens aurait alors marqué une halte sur le plateau perse, suffisamment longue pour développer de nouvelles technologies et mutations génétiques. Les groupes sanguins des premiers Homo sapiens auraient donc connu cette phase de diversification.

Ces nouveaux groupes sanguins, comme un groupe O particulier et certains rhésus, sont aujourd’hui répandus en Eurasie jusqu’à plus de 40 % alors qu’ils sont absents en Afrique. La géographie actuelle des groupes sanguins en Eurasie n’est pas récente, mais remonte donc au « out of Africa ».

Si l’apparition d’une mutation est le fait du hasard, son destin relève ensuite de deux facteurs : la dérive et la sélection naturelle. La dérive, c’est à nouveau du hasard. La mutation n’a aucun effet et sa présence dans la population fluctue aléatoirement au fil des générations. La sélection naturelle, c’est l’impact de l’environnement comme l’altitude ou les pathogènes sur la génétique.

De nos jours, certains groupes sanguins confèrent un avantage face aux pathogènes comme le choléra, le paludisme, l’un des virus de la gastro-entérite et, on l’a vu récemment, le Covid. On imagine alors que les groupes sanguins retrouvés chez les premiers Sapiens ont pu les doter d’un nouvel arsenal pour faire face aux nouveaux environnements rencontrés lors de son expansion à travers le monde. En revanche, il est trop tôt pour se prononcer sur le ou les pathogènes responsables.