Une enquête publique sur le prétendu "pire scandale de traitement de l'histoire du National Health Service (NHS)" a débuté il y a quelques semaines, afin de répondre aux interrogations des nombreuses familles de victimes.
Entre les années 1970 et 1980, environ 4 800 personnes ont été diagnostiquées avec l'hépatite C ou le VIH, après avoir été contaminées par une transfusion sanguine suite à une intervention chirurgicale ou un accouchement.
Les experts estiment que plus de 2 000 personnes sont décédées à la suite de cette contamination. La majorité des personnes ayant été contaminées durant ces années, ont été des patients atteints d'hémophilie qui nécessitaient de prendre des médicaments dérivés du sang (facteurs de coagulation).
Ces médicaments sont fabriqués à partir du plasma sanguin de nombreux donneurs de sang, ce qui explique la forte probabilité d'être contaminé durant cette période. De plus, dans les années 70 et 80, le NHS importait le facteur VIII des États-Unis, où les populations à risque, tels que les prisonniers, étaient payés pour le don de sang.
Le premier signe est arrivé vers 1983 avec l'apparition d'une nouvelle forme de cancer, d'abord dans la communauté gay, puis chez d'autres groupes comme les hémophiles. Les recherches ayant permis de découvrir qu'il ne s'agissait pas d'un cancer mais d'une maladie provoquée par des virus.
Une enquête publique sur le scandale a été annoncée pour la première fois en juillet 2017, mais a réellement débuté fin avril. L'étude tiendra compte des preuves recueillies auprès de quelques 2 500 personnes, dont la plupart ont été infectées par des produits sanguins contaminés, tels que le facteur VIII ou le facteur IX.
Les victimes et les membres de leur famille veulent savoir pourquoi les avertissements de sécurité ont été ignorés et pourquoi de nombreux documents et dossiers de patients ont été perdus ou détruits. L’enquête, dirigée par le juge à la retraite Sir Brian Langstaff, pourrait durer plus de deux ans.