Plusieurs manifestations sont prévues pour que le ministère de la Santé lève l’interdiction des homosexuels hommes de donner leur sang. Une première manifestation a eu lieu le 12 janvier par l’association "Pourquoi sang priver ?" devant le ministère de la Santé, à 18h, afin de sensibiliser les passants et de “remettre la pression à Xavier Bertrand. Une autre manifestation est prévue le 18 janvier à partir de 16h sur la place de la République à Lyon 2ème arrondissement.
Il faut rappeler que les homosexuels n'ont pas accès au don du sang depuis la découverte du sida, il y a plus de 30 ans. Après la compréhension du virus du Sida et des modes de transmission, en 1983, par la prévalence des homosexuels atteints par le sida, les autorités ont contre-indiqué les homosexuels aux dons du sang. Les associations homosexuelles comprennent cette interdiction dans les années 80, mais souhaiteraient revenir sur cette interdiction qu'ils ne considèrent plus justifiée. Ils souhaitent que l'interdiction se limite aux comportements à risque et non plus à l'orientation sexuelle.
Mais, l'Etablissement Français du Sang (EFS) affirme sa position sur son site internet et explique que les études de santé public justifient cette contre-indication. En 2010, en France, le nombre de cas de découverte de séropositivité VIH était de 6 pour 100 000 pour les hétérosexuels. Et de 758 pour 100 000 chez les homosexuels masculins (Données InVS). Le risque d’exposition au VIH était donc 200 fois plus élevé lors d’une relation sexuelle entre hommes que lors d’une relation hétérosexuelle ou d’une relation sexuelle entre femmes. De plus, une interdiction partielle comme le souhaite l'association "Pourquoi sang priver ?", en excluant que les homosexuels ayant des pratiques sexuelles à risque seraient exclus, augmenterait les risques de contamination des receveurs de transfusions sanguines de 4 fois plus qu'à l'heure actuelle selon l'INVS.
Cyril Chevreau, président de l'association "Pourquoi sang priver ?", créée en 2008, trouve ces argmuments non justifiés car les homosexuels n'ont pas tous plusieurs partenaires. Il considère aussi que la population des homosexuels souhaitant donner n'a généralement pas de comportement à risque et donc ne présente pas de risque pour les malades ayant besoin de transfusions sanguines.
Malgré ces arguments, il continue son combat afin de mettre un terme à une pratique qu’il juge profondément discriminante.