Au Cameroun, deux start-up se sont développées pour permettre aux centres de transfusions sanguines du pays de réduire les pénuries de sang qui conduisent tous les ans à des situations dramatiques pour les familles des malades.
Selon les statistiques du Programme national de transfusion sanguine (PNTS), les besoins annuels du Cameroun sont estimés à 400 000 poches de sang pour l’ensemble du pays. En 2018, 94 873 ont été collectées, contre 91 047 en 2017 et 82 661 en 2016.
D’après une étude sociologique réalisée en 2017 par la Société française de transfusion sanguine en collaboration avec le PNTS, plusieurs freins expliquent cette situation : le manque de volonté politique, l’ignorance du public en matière de don de sang et enfin les barrières culturelles et religieuses.
Afin d'améliorer la situation, deux start-up ont décidé de développer des applications. En décembre 2018, des collégiennes de la classe de 4e du Quality International School de Yaoundé ont développé Hemo (tiré du mot « hémoglobine »).
Une application pour Android qui met directement en relation patients et donneurs. Le procédé est simple : un potentiel donneur s’inscrit sur l’application en entrant son identité, son groupe sanguin, ses coordonnées précises.
Lors qu'un patient a besoin d'une transfusion sanguine, il se rend dans la rubrique « recherche de donneurs », y entre sa localisation et le groupe sanguin désiré. Ensuite, il ne lui reste plus qu’à choisir le donneur et à le contacter.
La deuxième start-up a développé une application nommée Infuiss. Cette application a pour but de faciliter la gestion des stocks de sang. Elle met en contact les hôpitaux en pénurie avec ceux qui ne le sont pas. La plateforme imaginée possède une base de données de tous les groupes et rhésus disponibles dans les hôpitaux de Douala, Yaoundé et des principales villes du pays.
Dès qu’un hôpital a un besoin d'une poche de sang, il envoie un SMS ou appelle la plateforme Infuiss, qui livre rapidement grâce à une flotte de motos. En deux années, 2 300 poches de sang ont ainsi transité d’un hôpital à un autre.