Le 28 mars dernier, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a affirmé que le risque de transmission du virus du Sida (VIH) par transfusion sanguine a atteint en Belgique un niveau tellement bas, qu'il ne semble plus légitime de justifier l'écartement des donneurs ayant des rapports sexuels entre hommes (HSH).
Cette annonce n'est pas anodine, car elle va permettre la mise en place de nouvelles règles pour les donneurs de sang homosexuels.
Toutefois, au vu des réticences de plusieurs experts du CSS à une levée de ce critère d'ajournement temporaire, le rapport propose aussi une autre piste, à savoir une réduction de la période d'exclusion de 12 à quatre mois après le dernier contact sexuel entre hommes.
"c'est une révolution copernicienne dans les cénacles scientifiques de santé publique : le Conseil supérieur de la Santé ouvre la porte à l'élimination de l'interdiction faite aux hommes homosexuels et bisexuels de donner leur sang", a réagi mardi Arc-en-Ciel Wallonie, la fédération wallonne des associations LGBTI. L'ASBL réclame depuis 15 ans la fin de cette exclusion qu'elle voit comme une discrimination.
Le CSS soulève par ailleurs une nouvelle problématique : la prise accrue d'antiviraux à titre prophylactique ou thérapeutique par des personnes séronégatives pour le VIH. Cette médication interfère négativement avec les tests de dépistage réalisés pour sécuriser la chaîne transfusionnelle.
Le CSS conclut que "tout comportement à risque doit faire partie des contre-indications formelles au don de sang et préconise l'organisation de campagnes de sensibilisation adaptées aux différents publics-cibles : les citoyens, les candidats donneurs, les donneurs réguliers, les professionnels du don de sang, les médecins, etc."