A l'heure actuelle, il existe trois associations qui militent spécifiquement pour le droit des homosexuels à donner leur sang : homodonneur, tous donneurs tous receveurs, pourquoi sang priver ?.
En France, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) restent exclus de façon permanente du don du sang en raison de leur risque plus élevé d'être infecté par le VIH, une exclusion que certains estiment discriminatoire et dépassée. Une modélisation récente de l'Institut de veille sanitaire met en lumière un point négligé : la responsabilité des homosexuels hommes dans cet acte. Il est possible que la levée de l'interdiction permanente, vécue par certains HSH comme une discrimination, pourrait être perçue comme une responsabilisation et favoriser une meilleure auto-exclusion des HSH à risque d'infection VIH. Par contre une levée partielle de l'interdiction de donner son sang pourrait avoir un effet inverse en encourageant certains HSH à risque à chercher un dépistage dans les centres de transfusion. Malheureusement, ces changements potentiels dans l'attitude des HSH sont difficiles à prévoir, et montrent toute la difficulté d'estimer le réel impact qu'aurait la levée de la mesure d'exclusion permanente.
La création de ces associations de donneurs de sang homosexuels et de la médiatisation de ces mouvements en faveur du don du sang pour les HSH aura un impact très positif dans la responsabilité des donneurs de sang homosexuels si l'interdiction est levée. Si l'ouverture du don du sang aux homosexuels est avérée, les futurs donneurs HSH seront doublement responsables car ils auront la responsabilité de ne pas risquer de contaminer un futur malade transfusé, mais également de ne pas augmenter le nombre de dons du sang HIV détectés par l'EFS, conduisant à une nouvelle exclusion des HSH aux dons du sang en France.
Des propositions intermédiaires peuvent être mises en place par l'Etablissement Français du sang en accord avec les différentes associations des donneurs de sang homosexuels. L'ouverture du don du sang aux homosexuels hommes avec comme obligation de réaliser un prélèvement de contrôle 10 à 15 jours plus tard afin de vérifier l'absence de contamination aux différents virus sexuellement transmissibles. A ce moment là, les produits sanguins labiles seraient disponibles pour les receveurs. Cette méthode a l'avantage de garantir l'absence de virus dans les poches de sang et de suivre le risque réel de l'ouverture du don du sang aux HSH. Par contre, cela conduit à des contraintes chez les donneurs de sang homosexuels qui devront venir deux fois et pour l'EFS avec un coût supplémentaire aux niveau de la qualification biologique du don.
En attendant une éventuelle modification de la loi française, les associations pour le don du sang des homosexuels continuent de multiplier leur présence dans les différentes collectes de sang organisées par l'EFS.