Une nouvelle étude française parue dans « Blood » suggère que la transfusion de plasmas de convalescents à la Covid-19 aurait un intérêt dans la prise en charge de patients atteints de l'infection et présentant un déficit immunitaire en lymphocytes B.
A ce jour, les différentes études visant à évaluer l'efficacité des transfusions de plasmas convalescents chez les patients atteints de la Covid-19 ne parviennent pas à déterminer l'effet exact de ces transfusions sanguines.
Cette nouvelle étude a été réalisée dans le cadre d'un protocole d'utilisation temporaire (PUT), autorisé par l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) depuis avril, afin de permettre d'évaluer l'intérêt des transfusions de plasma de patients convalescents à la Covid-19.
Menée par l'institut Gustave Roussy et le service de maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) dirigé par la Pr Karine Lacombe, les résultats sur 17 patients au sein de 13 hôpitaux français sont très encourageants.
Sur ces 17 patients, 15 présentaient une hémopathie maligne, un autre une sclérose en plaques et le dernier un déficit immunitaire commun variable (DICV). Tous présentaient un déficit en lymphocytes B, lié à la maladie elle-même, au traitement aux anticorps monoclonaux anti-CD20 ou bien aux deux.
Ainsi, aucun des patients ne présentait de lymphocytes B circulants en mesure de créer une réponse immunitaire au SARS-CoV-2 au cours de la phase aiguë de la maladie. De ce fait, ces patients n'avaient pas la possibilité de combattre la Covid-19.
Ces patients présentaient des symptômes et un niveau de sévérité variable. Dix d'entre eux étaient oxygénorequérants et deux étaient intubés. L'équipe de scientifique a dont transfusé ces patients avec du plasmas de convalescents afin de leurs apporter les anticorps contre le virus.
En plus d'être bien toléré, le traitement a entraîné une baisse significative de la fièvre 48 heures après la transfusion. En moins d'une semaine, une baisse des paramètres inflammatoires a également été rapportée, et les patients ont pu être sevrés en oxygène.
Afin de confirmer ces premiers résultats, une centaine de patients ayant un déficit en lymphocytes B et ayant une forme chronique à la Covid-19 a été transfusée par ces plasmas.