Une nouvelle fois, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) du Québec a demandé l'accord de la Cour supérieur pour réaliser une transfusion sanguine chez un bébé prématuré, malgré le désaccord de sa famille, témoins de Jéhovah.
Régulièrement, le Québec est confronté au refus de toutes transfusions sanguines par des témoins de Jéhovah. Même si les discussions entre ces personnes et le corps médical permettent de trouver une solution, parfois les hôpitaux doivent recourir à une décision de justice.
Cela fut malheureusement le cas dernièrement, lorsque la famille d'un bébé s'est fermement opposée à la transfusion de son enfant, alors qu'elle était indispensable pour assurer sa survie. L'équipe traitante avait informé les parents des risques encourus par l'enfant, qui est hospitalisé à l'unité des soins intensifs pédiatriques du Centre mère-enfant.
Le CHU de Québec a donc demandé, en urgence, une ordonnance du Tribunal, afin d'assurer la survie de l'enfant prématuré. Lors de l'audience qui a eu lieu il y a quelques jours, la Dre Geneviève Tremblay a témoigné de la nécessité de prévoir des transfusions sanguines pour l'enfant, né près de deux mois et demi avant terme.
La pédiatre-néonatologiste a expliqué que les études scientifiques montrent que 90 % des nouveau-nés grands prématurés doivent recevoir des produits sanguins par transfusion, peut-on lire dans la décision.
Le juge a donné l'accord au personnel soignant de réaliser la transfusion. Il a retenu que le nouveau-né est à risque de développer une anémie sévère, qui en l’absence de transfusion sanguine peut entraîner des dommages irréversibles et même le décès.
Comme la Dre Tremblay a estimé que l'hospitalisation du bébé prématuré durera quatre mois, le juge a autorisé le personnel médical à faire des transfusions sanguines à l'enfant, au besoin, durant cette période.