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Des poumons de groupe A convertis en groupe O

logo de l'association don de soi en forme de goutte de sang

Grâce à une combinaison d'enzymes, des chercheurs canadiens ont réussi à convertir des poumons humains de groupe sanguin A en poumons de type O, les rendant universels et ainsi rendant les transplantations plus faciles.

Le principal obstacle à la transplantation est la compatibilité entre le donneur et le receveur. En France, 155 patients ont commencé l'année en étant toujours sur liste d'attente pour une greffe pulmonaire.

A Toronto (Canada), des scientifiques ont cependant réussi à traiter des poumons de façon à les rendre universellement transplantables. Pour cela, ils ont utilisé des enzymes capables de retirer 97% des molécules signalant les groupes sanguins ABO, d’après une publication dans la revue Science Translational Medicine

Les patients de groupe O possèdent des anticorps A et B, ce qui rend les transplantations plus difficiles : seul les poumons de donneurs O peuvent être utilisés. En conséquence, “les patients de groupe sanguin O ont un risque de décès supérieur de 20 % dans l'attente d'un donneur compatible”, expliquent les auteurs canadiens dans leur publication.

En revanche, les organes de groupe O peuvent être transplantés à tous les autres groupes ABO. Les chercheurs canadiens ont donc essayé de convertir les poumons A ou B en O, grâce à la combinaison de deux enzymes appelée Azymes, capables de cliver l’extrémité du sucre caractéristique du groupe A.

En 4 heures, le perfusat avait supprimé 97% des marqueurs du groupe A sur les huit poumons testés. Afin de vérifier que ce nettoyage à 97% était potentiellement efficace sur le plan clinique, les scientifiques ont exposé trois des poumons à du plasma sanguin de groupe O.

Grâce au traitement, les chercheurs observent une inhibition efficace de la liaison des anticorps et une minimisation des réponses inflammatoires ultérieures par rapport aux poumons non traités placés dans des conditions similaires. 

Forts de ces premiers résultats, les chercheurs canadiens vont valider cette technique en réalisant une transplantation sur les souris afin de vérifier in vivo ces résultats encourageants.